Réglementation des tiny houses : quelles conditions respecter ?

Gain de place et de valeur, la solution de la tiny house peut être autant une extension de votre logement actuel qu’un véritable mode de vie alternatif. Entre avantages et inconvénients, on vous détaille les causes et tous les aspects du succès de la tiny house.

D’où vient la Tiny House ?

 

Présentation et origines

La Tiny House, ou micro-maison, est une notion qu’il convient d’abord de définir pour restreindre notre sujet. En effet on peut entendre plusieurs dispositifs par l’appellation tiny house, un terme qui s’est démocratisé jusqu’à changer de sens et aujourd’hui être associé à toute sorte d’extensions ou de dépendances d’un logement. Pour revenir à son sens premier, il s’agit d’un mouvement américain autant social qu’architectural qui prend racine dans une volonté de réduire la taille des maisons pour les limiter à 45 mètres carré, la plupart des modèles étant cependant compris entre 10 et 45 mètres carré. Quand on sait que la superficie moyenne d’une maison individuelle américaine est de 170 mètres carré et que la superficie moyenne d’une maison individuelle française est de 112,2 mètres carré, on constate que la différence avec une tiny house n’est pas dérisoire. Le mouvement s’est en fait popularisé par l’aspect économique qu’il offre, convainquant une partie de la classe américaine la plus pauvre au début des années 2000 et a trouvé un nouveau rebond suite à la crise des subprimes qui a sévit à partir de 2007. On voit donc que l’utilisation de la tiny house à ses débuts était purement résidentielle et cela même pour des familles entières dont les moyens étaient limités.

 

Son évolution

Son évolution a eu tendance à généraliser son utilisation en tant que dépendance, bureau annexe, chambre pour invités ou pour recevoir la famille. La fonction de la tiny house se démultiplie donc puisqu’on voit partout des emplois différents de cet espace. Si certains y voient un espace supplémentaire à installer dans leur jardin sans avoir à changer tout ou partie de leur espace de vie, d’autres considèrent la tiny house comme un investissement locatif ou comme une réponse à un besoin étudiant de logement. C’est aussi un effet de mode architectural, on voit de plus en plus de particuliers, souvent des couples, investir dans une micro-maison pour partir à l’aventure sur les routes sans renoncer au confort d’une maison. La tendance s’est d’ailleurs accélérée depuis la série de confinements qui a eu un effet déclencheur pour certains particuliers, désormais désireux de voir d’autres horizons que leurs murs.

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Un vrai mode de vie

Tractées par un véhicule, ces maisons mobiles sont des habitats confortables, simples mais écologiques. Ils exigent évidemment un mode de vie particulier et plutôt exigeant en terme d’organisation. La plupart des modèles exigent un sur-mesure qui répondra à vos besoins et envies. Malgré leur exiguïté évidente, avec une surface ne dépassant parfois pas les 20 mètres carré au sol, l’organisation interne est optimisée de la meilleure des façons. Entre rangements et mezzanines, éléments amovibles, dispositifs pliables et dépliables, tout est pensé de façon à faire de cette surface un espace de vie. Nombre de modèles disposent de toilettes sèches, de douches ou d’une cuisine équipée. Pour ceux qui souhaitent loger dans une tiny house, elle cultive le goût de la liberté et de la mobilité. Sa teneur en personnalisation est très grande grâce à l’absence d’une ossature en dur. Il s’agit en effet plus d’un ensemble de bois bardé d’isolant, d’un toit et d’éléments esthétiques. Avant d’évoquer les législations et contraintes liées à l’achat d’une micro-maison, voyons son deuxième usage le plus courant.

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Une Tiny House c’est aussi une extension de son logement

 

Ses multiples facettes

Une tiny house est en effet largement utilisée comme une extension de son logement, venant s’ajouter sur la propriété. Il s’agit ici d’un gain de place sans toucher à l’espace de vie principal, le préservant de modifications coûteuses et déstructurantes. C’est également l’occasion de faire une véritable dépendance, qui s’adapte à vos envies. Ses usages peuvent être multiples : chambre supplémentaire pour vos amis ou pour vos enfants, espace de travail ou bien espace à louer ou maison d’hôte. Le choix d’une tiny house fixe est évidemment complémentaire des questions techniques de raccordements aux réseaux d’eau, d’électricité ou de gaz. Ces questions se posent en vérité après la dispense d’obligations légales sur lesquelles nous reviendrons. Une tiny house autonome est une garantie supplémentaire de confort ; il existe même un panel impressionnant de solutions écologiques pour arriver aux mêmes résultats. L’alliage de toilettes sèches, d’une utilisation de panneaux solaires pour les besoins énergétiques et de réservoirs récupérateurs d’eau de pluie est la combinaison efficace pour un confort maximal et écologique.

 

Quel modèle choisir ?

Pour les propriétaires qui souhaitent économiser du temps, évitant les démarches administratives, les chantiers longs et coûteux, les constructions modulaires sont une alternative intéressante. Le choix se divisera entre les micro-maisons portées par des remorques, le modèle le plus classique qui permet un style de vie nomade ou tout simplement de prendre la route sans se soucier de son confort. La mobilité en est le mot clé : sous réserve du respect des législations, elles sont techniquement installables partout. Le second choix peut se porter vers les quelques entreprises qui ont revu le concept à la sédentarisation. Ces modèles sont proposés sans châssis à roues, elles sont donc à monter à même le sol. Certaines marques proposent même des gammes claires : des micro-maisons dédiées au loisir, au travail ou aux invités. Ces marques ont bien compris l’évolution de l’utilisation des tiny house. Le véritable atout qui détrône de loin les projets de travaux d’extension, est le montage entre une journée et deux semaines du nouvel espace. Entre 10 et 30 mètres carré de superficie peuvent être rajoutés à votre maison en moins de deux semaines. Pour obtenir sa tiny house, il faudra débourser certes beaucoup moins cher qu’un chantier ou l’achat d’un logement plus grand, mais il faut tout de même compter sur des ressources importantes.

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Quels prix ?

La solution la plus économique exige des compétences sérieuses en bricolage et est gourmande en temps. Il s’agit d’entreprendre seul sa construction. Si on voit partout se multiplier les vidéos de passionnés qui rénovent des bus en tiny house, la réalisation est tout sauf simple. Elle exige des efforts à temps plein pendant plusieurs mois si vous partez de zéro, ainsi que des connaissances solides en bricolage. L’achat des matériaux, dont le prix différera en fonction de la qualité du bois, vous demandera en moyenne 25 000 euros. Il existe, et c’est notre deuxième solution, un intermédiaire intéressant par rapport aux options les plus coûteuses : acheter la simple coquille de votre tiny house. Il vous incombera alors d’aménager tout l’intérieur. Si cela peut paraître simple sur le papier, il s’agit en vérité d’un travail intense et le fruit d’une sérieuse réflexion. En effet, l’espace intérieur est restreint et vous invite à l’optimiser au maximum, tout en pensant à toutes les options vitales dont vous aurez besoin : c’est encore une fois une tâche chronophage. Pour cette solution, il faudra compter en moyenne 45 000 euros pour la coque vide de votre micro-maison. Le prix pour l’aménagement intérieur est entièrement de votre ressort mais se chiffrera en milliers d’euros supplémentaires. Finalement, et c’est la dernière et plus répandue des options, vous pouvez acheter une tiny house prête à l’emploi. Avant d’en récupérer les clés, il vous faudra choisir parmi tous les modèles d’un catalogue ou, et c’est ce que vendent plusieurs marques, de faire construire une tiny house sur mesure. Des sites proposent des dizaines d’exemples de réalisations précédentes pour que vous puissiez vous en inspirer. Les prix sont alors compris entre 60 et 80 000 euros en fonction des matériaux, de l’espace et des options.

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Les contraintes d’une Tiny House

 

La législation de l’emplacement

L’acquisition d’un de ces différents modèles de tiny house sera soumise à une législation quant à leur utilisation. Le développement sérieux des tiny house et de leur vente en France ne datant que de 2014, la législation sur les modalités de leur utilisation est encore restreinte mais pas inexistante. Comme toutes les habitations, des lois encadrent son utilisation, il s’agit en l’occurrence de la loi Alur de 2014. Sa construction n’est en premier lieu pas soumise à un permis de construire, ce qui est un premier point commun aux habitations alternatives que sont les yourtes et roulottes. La loi Alur leur a consacré, ainsi qu’aux micro-maisons, des zones pastilles, des espaces inconstructibles sur lesquels ces habitations peuvent stationner. Toujours sur le sujet de l’emplacement, votre tiny house peut être installée dans votre jardin sans démarche administrative tant qu’elle y reste moins de 3 mois, n’occupe pas une fonction d’habitation et reste sur son châssis de roues. Au-delà de ce délai ou de cette fonction, vous devez déposer une déclaration préalable de travaux en mairie ou une demande de permis de construire dans le cas fort peu probable où votre tiny house excède une superficie au sol de 20 mètres carré. Si vous n’envisagez pas votre micro-maison comme un projet sédentaire mais bien mobile, vous devrez porter attention autant aux législations sur la partie remorque que sur la partie stationnement. Concernant le stationnement, une fois que vous aurez trouvé un endroit qui vous convient, vous ne pourrez pas y rester plus de trois mois sans engager de démarches administratives auprès de la mairie. De plus, l’endroit en question doit être choisi avec soin. Il ne peut en effet s’agir de zones naturelles protégées, de zones agricoles ‘strictes’, de zones interdisant le camping ou d’espaces boisés classés et appelés à être conservés. La réglementation étant stricte sur le sujet, nous vous conseillons de vous en référer au Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune sur laquelle vous vous situez.

 

Les informations complémentaires

Pour continuer sur le sujet des réglementations, votre tiny house doit être doublement assurée, en tant que véhicule tracteur et en tant qu’habitation. Si vous décidez de construire vous-mêmes votre micro-maison, quelques précisions sur les dimensions légales vous seront peut-être utiles. Votre habitation ne devra pas excéder les 2,55 mètres de largeur pour profiter des avantages du statut de remorque, au-delà il vous faudra signaler chacun de vos déplacements en tant que “Convoi Exceptionnel” à la préfecture. Concernant la longueur, l’addition de votre véhicule et de votre habitation remorquée doit être inférieure à 18 mètres. Finalement, le poids de votre tiny house mobile ainsi que de votre véhicule ne devra pas excéder un Poids Total Autorisé en Charge (PTAC) de 3500kg si vous ne possédez que le permis B. Au-delà, une formation supplémentaire sera nécessaire (permis BE ou permis C1E). Pensez bien à immatriculer votre micro-maison et à la doter de sa propre carte grise.

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