Archionline réveille le désir

Dans le domaine de l’architecture on assiste depuis plusieurs années,  lorsque l’on parle de maison individuelle, à l’absence des architectes. Deux questions s’imposent alors : pourquoi un tel état de fait et comment y remédier de manière efficace ?

D’abord, la loi. Elle qui est censée protéger et réguler la profession apparaît plus comme un poids de moins en moins supportable : Elle désavantage les architectes en les mettant en concurrence avec des professions qui n’ont initialement et intrinsèquement ni les mêmes prérogatives ni les mêmes fonctions qu’eux. On pense notamment au seuil des 170 m², limite qui oblige à recourir à un architecte ; il est d’ailleurs intéressant de relever que ce n’est pas le cas chez la plupart de nos voisins européens, où le recours à un architecte est obligatoire d’emblée : Assez logiquement, les populations de ces pays n’ont pas la même vision faussée de l’architecture qu’en France. Depuis plus de 20 ans, ce problème de seuil arbitraire relatif à la superficie a largement contribué à ce que d’autres professions s’emparent du marché de la maison individuelle au détriment des architectes et de leur image dans l’esprit collectif.

L’image :

architecture image

Tel est en effet le véritable enjeu d’aujourd’hui. La noblesse de la profession joue en sa défaveur : L’architecte serait élitiste, réservé aux classes très aisées et ne se consacrerait qu’à de grands projets.

A l’heure où la publicité envahit les moindres recoins de nos vies, les architectes n’en font pas. A l’heure où l’Internet ouvre des possibilités presqu’infinies en matière de visibilité, les architectes n’y sont peu ou pas présents. A l’heure où la profession est en difficulté, les récriminations fusent dans toutes les directions sans pousser de concert vers des changements concrets, rapides mais surtout indispensables.

Marketing, communication, effet d’annonce, visibilité : C’est ce sur quoi l’avenir à court terme de l’architecture va se jouer, pour la simple et bonne raison que ces outils, à petite échelle certes, sont applicables individuellement et que leur mise en place prend beaucoup moins de temps que la réforme d’une loi : « Il faut user des biens de la Fortune sans en être esclave. »[1]

Un constat alarmiste ? Des architectes et leurs concurrents.

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Pour commencer, il semble nécessaire de préciser certaines statistiques qui montrent le retrait de plus en plus inquiétant des architectes de ce qui apparaît à l’esprit logique comme leur chasse réservée : Chaque année, deux tiers des bâtiments construits en France le sont sans le concours d’un architecte, le mal ne faisant que s’accentuer si l’on se concentre sur la maison individuelle ; on estime leur part en la matière entre 6 et 9%. En 2012 ce pourcentage est même tombé à 5.

Mais alors qui construit ces maisons ? A 53% les constructeurs, à 10% les entrepreneurs et artisans. La situation est alarmante tant pour la beauté visuelle du paysage que pour la profession d’architecte elle-même, surtout lorsque l’on se rend compte que cela dure depuis près de 20 ans !

On pourrait imputer le taux élevé de particuliers se détournant  la construction de leur maison à la crise économique, qui serait susceptible de forcer ces gens à se passer d’un architecte pour des raisons principalement pécuniaires ; malheureusement il semble que ce ne soit pas le cas : En effet, sans tenir compte du prix du terrain, la maison moyenne de constructeur fait 116 m² et revient à 114 300 €, soit environ 985 €/m². De l’autre côté, la maison moyenne d’architecte fait 139 m² pour 154 000 €, soit à peu près 1108 €/m² ; on est loin de l’immense villa extravagante de vedette ou du Château de Versailles. Les chiffres montrent donc que la maison d’architecte n’est absolument pas réservée à une élite.

Aux yeux du particulier, le constructeur peut avoir l’avantage par rapport à l’architecte de garantir le coût général exact des travaux ; l’architecte est pourtant, lui, tenu de faire preuve de plus de clarté : Selon l’expression consacrée, on dit qu’il travaille « à livre ouvert », ce qui signifie qu’il détaille précisément le coût de chaque ouvrage différent effectué sur le chantier au cours des travaux. Cela permet au commanditaire de savoir exactement à quoi est destiné son investissement, de quelle façon il est employé et dans quel but.

Si le problème n’est pas seulement financier, quel est-il ? Comment expliquer l’écrasante domination des constructeurs sur les architectes sur le marché de la maison individuelle ?

Il semble que l’hypothèse d’un déficit d’image soit la bonne. Malgré les chiffres cités plus haut, le commun des mortels associe encore et toujours architecture et élitisme. Ceci explique en partie le fait que nombre de particuliers n’envisage même pas de travailler avec un architecte. La seule façon de briser ce blocage mental est de communiquer beaucoup et de communiquer bien. C’est là qu’il est important de mettre en lumière le savoir-faire et les caractéristiques uniques de l’architecte, à savoir, outre l’adaptation au terrain et au paysage environnant, le fait que l’architecte ne bâtit pas pour lui mais est justement le seul capable de concilier les attentes et les besoins des particuliers aux impératifs imposés par les deux critères cités au-dessus.

L’architecte doit également expliquer au particulier lambda que son travail représente un investissement durable dans le sens où les matériaux et la qualité générale de l’ouvrage sont au rendez-vous. Le recours à un architecte ne doit pas être un luxe dont on peut se passer ni une obligation.

Le manque de visibilité de l’architecture auprès du grand public en tant qu’objet culturel accessible à tous se manifeste également par le peu d’expositions sur le sujet ; l’architecture reste donc un domaine d’initiés dans lequel, pour la plupart des gens, les idées reçues ont la peau dure : Ainsi, selon un sondage IPSOS pour le Moniteur datant de 2011 sur « les Français et l’architecture », 82% des personnes interrogées assimilaient encore l’architecture à un luxe et 73% d’entre elles estimaient cet art difficile à comprendre, obscur ; l’emploi du mot « art » ici n’est pas innocent, la majorité des gens associant l’architecte à un artiste plus qu’à un technicien selon le rapport d’information à l’Assemblée Nationale sur la création architecturale. Même si cette image artistique peut à première vue sembler flatteuse, elle agit en réalité au détriment de la profession, le particulier s’attendant certes à de l’originalité mais pas à une réelle réponse à ses besoins ; pourtant, lorsque l’on parle de maison individuelle, si quelqu’un peut justement conseiller le particulier, analyser ses envies et besoins et s’y adapter de façon optimale, c’est bel et bien l’architecte et non le constructeur qui lui fonctionne de manière plus industrielle.

Si l’architecte n’était qu’un artiste, on attendrait alors de lui seulement le dessin, or cela est loin d’être le seul de ses talents, malgré la dimension éminemment créatrice de son travail.

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L’architecte n’est pas non plus un constructeur, il ne doit donc pas tenter de calquer sa communication sur la leur, mais bien insister sur le plaisir d’habiter et l’émotion transmise par le lieu. En effet, la maison est certainement l’investissement le plus important pour la majorité des gens ; à l’heure de la personnalisation sans limite, les architectes sont donc clairement les mieux armés pour proposer un tel service, avec, en sus, la qualité supérieure qui va de pair. Qualité qui se marie avec les envies et besoins du commanditaire : L’architecte apporte du sur-mesure dans tous les cas. En étant à l’écoute de son client tout au long du processus et en discutant avec lui, il n’adapte pas seulement le projet à des contraintes extérieures mais également à la personne elle-même, à son caractère. C’est cela qui rend l’architecte totalement unique.

Dans cette optique de qualité, il faut absolument que le particulier garde à l’esprit que sur le chantier de sa maison, l’architecte est son représentant ; il n’hésitera pas à pointer le moindre défaut ou anomalie dans les travaux, tandis qu’un constructeur serait susceptible d’avoir une position moins tranchée le cas échéant. Il est donc primordial de mettre en avant le fait d’avoir un professionnel hautement qualifié et compétent à ses côtés lors d’une étape de vie aussi importante que la construction d’une maison.

Enfin, dans le but de briser ces préjugés pour le moins tenaces, il faut, et ce bien que la profession rechigne manifestement à le faire, s’approprier les outils de communications modernes, à savoir principalement internet. Il apparaît en effet selon une étude FEVAD de 2013 que 86% des français font une recherche internet avant d’effectuer quel qu’achat ou investissement que ce soit ; 2/3 concernant la construction de maison individuelle. Il convient donc de ne pas oublier que le marketing n’est en aucun cas assimilable à de la publicité et par conséquent adopter des stratégies claires sur le sujet, au moins sur internet, où les architectes doivent absolument se trouver autant quantitativement que qualitativement, ceci au moins dans un but de référencement efficace ; quand le particulier fait une recherche en lien avec la maison individuelle, l’architecte doit entrer en concurrence digitale avec les constructeurs, d’où l’importance d’une solide stratégie numérique aujourd’hui encore à ses balbutiements.

Les constructeurs sont dans une logique plus industrielle de réduction des coûts et disposent d’une puissance commerciale bien supérieure aux architectes. En attendant des réformes institutionnelles et juridiques, ces derniers, à défaut d’être en mesure d’avoir un impact à grande échelle individuellement, doivent donc agir de manière collective en matière de communication et d’e-marketing de façon à s’assurer une visibilité certaine aux yeux des particuliers sur le net et par là contourner les obstacles posés par loi mais aussi compenser leur déficit d’image par rapport aux constructeurs.

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The architect’s hand, par George Smyth

Développer un désir d’architecture grâce à Archionline.

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Comment les architectes peuvent-ils alors faire face aux constructeurs au niveau de l’approche commerciale dont c’est une partie intégrante du métier ?

En matière de visibilité il existe déjà des initiatives telles qu’Architectes Pour Tous ou encore archi contemporaine.org : La première est un annuaire mis en place par le conseil régional d’Alsace et ne concerne donc que cette région. Elle permet de trouver les réalisations d’architectes à proximité de l’endroit où l’on habite (recherche par commune et/ou code postal) avec leurs coordonnées. On peut aussi voir la liste des architectes présents dans le secteur.

La seconde initiative est, elle, l’œuvre du Réseau des maisons de l’architecture en partenariat avec Ordre des architectes et le ministère de la Culture et de la Communication. C’est également un annuaire, toutefois plus complet que celui cité précédemment et qui a en plus le mérite d’être à l’échelle nationale. A côté de ça, le particulier est réellement impliqué à travers divers concours et votes ; c’est un concept très intéressant qui demanderait à être démocratisé au plus vite.

Démocratiser l’architecture, c’est bien la volonté d’Archionline. En effet, forts des constats exposés dans la première partie de l’article, nous proposons de concentrer sur une seule et même plateforme le savoir-faire de milliers d’architectes français en matière de maison individuelle en leur fournissant un outil gratuit de mise en valeur de leur travail, leurs portfolios en d’autres termes, et de leur agence en plus de la présentation de projets de maison réalisés, ou non, par le passé : La présentation des projets en question se fait par des plans commercialisés au grand public.

Ces documents ont le grand avantage de permettre au particulier de se mettre concrètement face à son projet de construction. S’il décide de passer de la simple réflexion à la réalisation, il doit alors obligatoirement passer par l’architecte créateurs des plans ; en effet, ce dernier reste propriétaire des plans et nous en confie seulement la mise en valeur dans le but de promouvoir son activité. Les documents qui se trouvent sur le site, bien qu’ils permettent au particulier de grandement préciser son projet, sont seulement informatifs : Le particulier est contractuellement engagé à ne pas les utiliser sans l’accord de l’architecte concerné.

Notre expertise du net en matière de communication et d’e-marketing assure à l’architecte travaillant avec nous un référencement optimal sur les moteurs de recherche.

Une fois faite la mise en relation gratuite du particulier avec l’architecte par Archionline, ceux-ci travailleront ensemble de manière classique pour adapter le projet au terrain, au PLU, aux envies et besoins du commanditaire, ainsi qu’à son budget.

En définitive, au-delà des considérations purement commerciales, Archionline cherche à promouvoir l’architecture auprès des particuliers afin qu’ils retrouvent « le chemin de l’architecte ». Pour y parvenir, nous cherchons à devenir la plateforme de référence sur l’architecture de la maison individuelle et tentons « d’éduquer » le particulier sur les nombreux avantages qu’il peut trouver à travailler avec un architecte.

En France, il existe une sorte de blocage psychologique, une idée reçue persistante dans la population selon laquelle architecture et élitisme seraient les deux faces d’une même pièce ; nous voulons briser ce blocage.

Sources :

Rapport d’information sur la création architecturale, M. Patrick BLOCHE, 02/07/2014.

-Rapport de studio « La Maison », Mlle. Olivia Frapolli.

[1] Sénèque, De vita beata, ca 58 ap. J.-C.